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mardi 1 avril 2014

ôke no monshô t 2 - Hosokawa Chieko

et tout de suite, le pourquoi du comment de la déception..

Visiblement l'auteur s'est souvenue qu'elle devait faire un manga pour fifille, et que peut être, les momies animées de mauvaise intentions, les peintures qui prennent vie et les sacrifices humains, c'était un poil too much pour le lectorat visé par l'éditeur?
oui, le rose partout était un mauvais présage

Et donc voilà, nous avions laissé notre blonde héroïne en fâcheuse posture, emmenée par la vindicative reine Isis 3000 ans en arrière. Et elle ne va pas faire mentir la réputation que les mauvaises langues attribuent aux blondes, car elle va vraiment faire connerie sur connerie, c'est même miraculeux qu'elle reste en vie. Jugez -vous même:

A peine arrivée dans l'Egypte antique, elle est découverte inanimée au bord du Nil par Séti, un jeune esclave du chantier de construction royale et sa mère Séphora ( alors là oui, petite précision, souvenez-vous: on est dans les seventies, époque où l'idée était largement répandue que les pyramides avaient été construites par des esclaves sans nombre que l'on tuait à la tâche, et non par des ouvriers ultra-spécialisés triés sur le volet...). Deux esclaves donc qui, bien que la prenant pour une dingue lorsqu'elle jure arriver du XX° siècle, décident de la cacher des gardes royaux qui auraient tôt fait de la repérer avec ses cheveux blonds, et de la grimer en esclave.
et c'est d'autant plus rageant avec ce genre d'effort de décor
Première boulette: sitôt sur le chantier ( de la tombe qu'elle a justement aidé à excaver) Carol la fana d'histoire qui voit l'occasion de faire de l'archéologie en direct perd toute prudence, pose plein de questions,  tente de réformer le statut des esclaves et attire l'attention du général Minue, qui repérant une mèche blonde, garde l'information pour lui, ça peut toujours servir.
Evidemment, elle fonce dans le tas, espérant entrer en contact avec Isis en espérant qu'elle la renvoie au XX° siècle ( Carol, sérieux, cette femme veut ta mort, et uniquement ça!). Mais Isis ne sort jamais du palais, hormis aux grandes occasions, et justement, c'est bientôt le couronnement du nouveau pharaon Memphis. Idée lumineuse de Carol, attendre ce jour là,  se mettre au premier rang, et gueuler bien fort "Isis,houhou, je suis là". Excellent, maintenant elle sait que tu te planques chez les esclaves, elle va venir te faire buter et tes protecteurs avec...
Mais évidemment, elle est repérée aussi par le pharaon. 17 ans. Des hormones en ébullition. Qui n'a jamais vue une blonde de sa vie. Réaction immédiate: fifiiiiiiiille! attraper fifiiiiiille! Non, tu m'auras pas! haa je te tiens, je vais te faire mettre sous clef! Pas grave, je m'enfuis. Zut! je suis repérée.

Et à partir de ce moment là, ce passage va se reproduire tellement souvent que, je vous jure que c'est vrai, j'ai lu mon manga avec CA comme bande son à chaque fois qu'un personnage essaye de fuir ou qu'un autre le poursuit
essayons:
la tronche du pharaon sur la vignette du haut + la musique. Ca colle à mort!
Car oui, à partir de ce moment, il n'aura de cesse que de l'attraper et en faire son esclave personnelle, au grand dam d'Isis qui voit sa manigance se retourner contre elle: elle qui se voyait déjà reine, en épousant son frère à la bonne vieille mode égyptienne doit d'une part écarter les prétendantes du célibataire le plus en vue de tout l'orient, mais aussi composer avec la nouvelle tocade du frangin. Et au passage remettre à sa place le sympathique général Potdecolle qui la convoite, elle, en dépit des conventions sociales.

Et quelque part je plains Isis, parce que son frère est vraiment un gamin capricieux, un casse-burette autoritaire dont les sautes d'humeur se soldent le plus souvent par la mort de quelqu'un. Mais Carol est courageuse, et résiste.
Ok, veut résister.
Ok, cède devant l'argument " j'ai mis en prison le type qui t'a aidé, alors tu obéis bien sagement à mes caprices sinon je le fais exécuter".
Mais là coup de théâtre et tentative d'assassinat: le pharaon est mordu par un cobra. Or, on apprend incidemment que Carol, depuis le tome1, a toujours sur elle un contre poison depuis qu'elle a failli y rester de la même manière. Hoo, comme c'est commode, n'écoutant que son bon coeur, elle sauve la vie à celui qui la brutalise depuis des mois, menace de la tuer à chaque instant et dont elle n'a d'autre espoir que de rester l'esclave toute sa vie, qui pourrait d'ailleurs être assez proche s'il met sesmenaces à execution.
Mais mais! espèce de ... de...blonde!!!! Laisse le crever, c'est un emmerdeur, un obsédé et un violent.
Sérieusement, le pharaon stalker me fait mourir de rire: "houhou frangine, regarde ce que j'ai ramené, mon nouvel animal de compagnie". Je ne peux pas prendre ce personnage, supposé être flippant,  au sérieux, impossible!

Donc elle sauve son tortionnaire qui nous fait un bon gros fantasme de l'infirmière: je la veux, je suis le roi, je me fous des convenances, je la veux, trépigne, rage, bave, tempête.
Donc la sorcière envoie le chasseur enlever blanche-neige pour la tuer.
Ah non c'est pas du tout ça, Isis envoie le fabricant de momies enlever Carol pour la buter et en faire un saucisson sec.
Mais le pharaon, n'écoutant que sa maniaquerie, part la sauver.

Comment dire. C'était tellement du gros n'importe quoi, que j'ai bien ri en fait. Les quelques passages de trouille prometteurs du tome 1 on fait place à des dodécaèdres amoureux (oui le triangle est insuffisant à ce niveau), car bien sûr, une blonde est une denrée rare à l'époque et à cet endroit, et tout ce qui porte un pagne se met à convoiter Carol , tel des loups de Tex Avery devant une rouquine ( pour diverses raisons d'ailleurs: le pharaon, parce que  fifiiiiiiiiille!, Séti parce que "tu as sauvé ma mère de la mort, je te suivrais jusqu'au bout du monde", Le général Minue, parce que finalement, elle est moins snob que la reine, le prêtre Kapta parce qu'il collectionne les objets dorés et que ses cheveux feraient bien dans sa collection... sisi..)

Mais c'est tellement outré, tellement exagéré que ça en devient très très drôle: le roi caractériel, la soeur jalouse, l'héroïne irrésistible, le prètre vénal, le second rôle sympa qui ne sert pas à grand chose...
Après avoir bien ri sur la kitscherie du scénario, il y a un détail graphiquement qui m'ennuie énormément: le réemploi de personnages.
Le pharaon est le portrait craché du grand frère -un peu trop ambigu d'ailleurs! - de Carol, Séti ressemble comme 2 gouttes d'eau à Jimmy, l'amoureux transi de Carol à l'époque contemporaine...alors soit c'est pure flemme, et bof bof.
Soit c'est voulu, mais alors là, je vois arriver le truc de la réincarnation avec des sabots tellement XXL que je ne vois pas comment on pourrait tenir 57 nom de dieux de tomes avec ça.
Soit on va avoir droit, au bout de trouzaines de milliers de fuites et d'enlèvements à " hoo tout ça n'était qu'un rêve, c'est pour ça qu'ils avaient la tête de mes proches" et rhaaaaaaaaaa!

Enfin, il faut aussi que je dise du mal de l'équipe qui a fait la traduction. Cette fois il y a une référence très claire à la légende d'Isis, épouse d'Osiris son frère. Très très directe. Mais depuis le début l'équipe continue à écrire: Ashisu, Osirisu, Anubisu, Menfuisu, et même Tebe, capitale de l'Egypte antique. Juste: non! La mangaka a transcrit les noms comme elle a pu en katakanas, d'après la prononciation anglophone qui fait d'Isis " Aïzis". Et l'équipe à gardé la transcription approximative en revenant des kanas à l'anglais. Sérieux, est-ce que c'était un effort surhumain d'aller juste vérifier l'orthographe d'Isis ou Memphis ( d'autant que c'est un site américain, je suis sure qu'ils ont déjà entendu parler de Memphis Tennessee, quand même!), avant d'éditer? Même quand on est amateur, faut bien se dire que l'auteur n'a pas sorti tout ça de son imagination. Même le peuple Hittite ( hitaïte en anglais donc) devient Hitato.  Minute, je vais mourir, ressusciter,  et je reviens!

Ceci dit, j'avais gueulé tout pareil en France, pour une traduction officielle - ce qui est pire- d'une référence au Léthé, qui était devenue " rété le fleuve des enfers" dans  Angel Sanctuary, première mouture.

Enfin voilà, on finit ce tome avec Carol revenue par miracle à son époque lorsqu'un petit bout du sceau magique se décolle, elle retrouve sa famille, ouf, tout est bien qui finit bien, on en restera là, hein...à part si vraiment j'ai envie de me refaire à un moment ou un autre une lecture à la Benny Hill, mais je pense que je trouverais autre chose à lire. C'est quand même rageant, un potentiel pareil, et le voir partir en cacahouète en seulement deux tomes. En même temps, un manga qui arrive à être relou au bout de 2 tomes, ça doit être une sorte de record, je me demande s'il y a vraiment des lecteurs qui le suivent réellement avec passion depuis le début.

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