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vendredi 17 novembre 2017

Le château ambulant ( long metrage d'animation 2004)

Après une soirée du 10 novembre assez saignante et violente ( voir ici), il me fallait bien une histoire mignonne (enfin presque) avec un sorcier sympathique, un démon rigolo,une baraque bringuebalante, une mamie de choc et un navet magique pour me remettre de mes émotions.

Celui-ci, je l'avais vu lors de sa sortie au cinéma,mais pas revu depuis. Et j'avoue que j'en avais oublié beaucoup de passages c'est donc une redécouverte pour moi.

l'affiche originale


Bon, comme toujours c'est du Ghibli, donc il y a des grands espaces, de la verdure, une image qui " respire" ( je ne sais pas comment dire autrement, un film Ghibli, c'est vivifiant comme une promenade à la campagne, voilà!), un peu de fantastique et un propos pacifiste...

Voilà très exactement ce que je veux dire par " dans un Ghibli, on respire"

Tout commence dans une petite ville où vit et travaille Sophie, qui a hérité de la chapellerie de ses parents. Ce n'est pas que l'idée d'être chapelière toute sa vie l'enchante, mais elle s'en accommode, en disant à sa soeur, qui a préféré aller travailler dans une pâtisserie, que c'est son devoir en tant qu'aînée.
Rien ne semble de toute façon l'intéresser vraiment, elle n'a pas d'ambition, ne porte aucun intérêt à la guerre qui enthousiasme le reste de la ville et rien ne semble devoir perturber son existence toute tracée.

Même pas la visite à proximité du "château ambulant", curieuse bâtisse métallique mouvante qui ressemble à un gros monstre et que l'on dit habitée par un sorcier dangereux nommé "Hauru" ( Howl dans le texte anglais original, mais je vais garder la transcription nippone des sous-titres)
Personne ou presque ne semble l'avoir vu, mais il y a toujours quelqu'un qui connait quelqu'un qui connait quelqu'un dont la soeur a été victime d'un maléfice. On prétend même qu'il dévore le coeur de ses victimes. Partant du principe qu'elle n'a aucun risque d'être maudite ou dévorée, Sophie se fiche à peu près totalement de la magie et des magiciens jusqu'au moment où, l'un d'eux vient à sa rescousse alors que des militaires la draguent lourdement. Un dandy blond, plutôt drôle, et sympathique qui propose de l'accompagner pour lui éviter les mauvaises rencontres en omettant de préciser que le chemin va se faire par voie des airs. En marchant dans l'air. Cette rencontre inattendue laisse Sophie songeuse et disons le, un peu sous le charme de cet inconnu aérien et galant.

Moi non plus, je n'en mènerai pas large si quelqu'un m'enlevait au sens propre du terme juste après m'avoir dit "pas de problème, je te raccompagne".
je suis plutôt du genre à hurler " au secouuuuurs, à moi! je veux descendre!"
^$ù*$ù de vertige

Tout le monde l'a deviné, il s'agit ben sûr de Hauru, celui que tout le monde prend pour un monstre. Sauf que Sophie ignore encore son identité.

Manque de chance, il est suivi comme son ombre par la sorcière des Landes, dont il avait pris le parti dans une querelle de sorcier, avant de la laisser tomber pour garder son indépendance. Elle prend Sophie pour la petite amie de Hauru, et pour se venger la transforme en vieille dame octogénaire et rhumatisante. avec impossibilité bien sûr de dire qu'elle est victime d'un sort.

Ce qui serait une catastrophe pour tout le mode est presque un coup de bol inespéré pour Sophie, contrainte de partir, mais qui y voit aussi finalement une occasion de vivre sa vie sans plus se souier des obligations familiales et des conventions. Puisque personne n'ira se soucier de ce que fait une vieille dame.
C'est dans cet état d'esprit qu'elle arrive près du château ambulant, après avoir aidé un épouvantail enchanté, et que.. bon au point où elle en est, autant rentrer, même un méchant sorcier n'ira pas dévorer une coriace mamie.

le "bazar" ambulant serait plus adapté. Mais je kiffe ce truc. Je vous ai dit qu'il y a des portes dimensionnelles qui vous mènent ou vous voulez. Ca n'en a pas l'air mais c'est la classe!



Celui qui l'a laissée entrer se nomme Calcifer, c'est un démon du feu celui qui animé le château métallique: il est condamné à chauffer les lieux, lié par un pacte avec Hauru, et voit la malédiction de Sophie. Et lui propose un marché: qu'elle trouve le moyen de délivrer Calcifer de son pacte, et il lèvera la malédiction qui pèse sur elle.

Le démon le plus chou du monde

Lorsque Mamie Sophie voit enfin Hauru, surprise! Elle s'attendait à tout sauf au secourable inconnu de la veille, aussi avenant avec les jeunes femmes qu'avec les mamies puisqu'il accepte de la loger et de la nourrir en échange de travaux ménagers, et il yen a bien besoin, vu le bric à brac, notre sorcier est aussi flemmard que sympathique.

se retrouver femme de ménage chez le type le plus désordonné de la terre.
Et je sais de quoi je parle, son bureau est aussi en pagaille que le mien
La seule différence c'est qu'il n'y a pas de nourriture qui y traine
Et aussi fanfaron, agaçant, puéril, impatient, qui fuit les responsabilités et la vengeance de la sorcière des landes à qui il a fait faux bond ( bon là, on peut le comprendre, elle est terrifiante et à juré de dévorer son coeur, ce qui ferait peur à n'importe qui. Après, je ne sais pas si en japonais l'image de dévorer le coeur correspond à notre figuré " passer à la casserole", mais à mon avis c'est plutôt ça, vu que la monstrueuse sorcière est visiblement une... " croqueuse d'hommes").

Un excellent magicien, mais doté de la maturité émotionnelle d'un gosse de 10 ans- on saura plus tard pourquoi -  trop content de trouver l'occasion de se faire entretenir par une grand mère d'adoption, voilà pour le monstre que tout le monde craint.
Et c'est super drôle d'avoir un antihéros qui reste attachant tout en ayant autant de défauts qui seraient insupportables chez n'importe qui (punaise pourquoi je pense à mon ex d'un coup? ha oui, il n'avait pas les options " sympa" et "compétent" pour contrebalancer :D)


Alors ce n'est pas le Ghibli le plus facile d'accès, mais il a une qualité qui me le fait classer dans mon top 5: un dessin animé et plus généralement un film, dont le personnage principal est une vieille dame (certes à cause du sort, mais il n'empêche!) et qui nous parle de vieillesse sans  nous dire que c'est une catastrophe parce qu'on a déjà un pied dans la tombe.

J'adore Mamie Sophie, beaucoup plus dynamique, drôle et forte en caractère que quand elle était jeune, 2 jours plus tôt.

Mieux, ajoutons les deux sorcières: Suliman est semble-t-il en fauteuil roulant, mais reste une femme à poigne et une politicienne manipulatrice.
La sorcière des landes cache son âge réel sous un " maquillage" magique ( elle se fait vieille, mêmes ses maléfices ne tiennent plus la route très longtemps et perdent en efficacité), mais reste incorrigible lorsqu'elle retrouve son apparence réelle, de mamie décrépite mais qui n'a pas les yeux dans sa poche quand un bel homme passe dans le secteur.

D'ailleurs, en y réfléchissant, alors que les autres films sont plus axés sur le monde de l'enfance, celui-ci et dans une moindre mesure Porco Rosso, parlent quand même pas mal... disons de séduction, au sens large.
Et des déguisements qu'on met pour plaire aux autres, qui fatalement, empêchent d'être soi: le magicien souffre d'un manque de confiance en lui qu'il tente de cacher (en changeant de couleurs de cheveux puisqu'il se trouve moche en brun!) et se montrer tel qu'il est réellement est une épreuve qu'il ne peut paradoxalement surmonter que face à une mamie... qui n'en est pas une, mais face à qui il peut laisser tomber l'attitude frimeuse. Et n'est jamais aussi adorable que lorsqu'il admet ses faiblesses.

Je trouve cette ironie savoureuse. Et dites moi dans quel dessin animé européen ou américain on pourrait trouver un truc aussi complexe ( d'oedipe, et d'infériorité, oui aussi un peu quand même)

Le film n'a pas eu le succès escompté, mais quelque part ça n'est pas trop étonnant. d'une part il procède part tableaux plus que linéairement.
D'autre part, il est sorti peu après Chihiro, et Hauru ressemble beaucoup à une version adulte de Haku ( magicien? ok. coiffure à frange? ok. Peut se transformer en animal? ok. Peut voler? ok. A mangé un truc ensorcelé qui le rend instable? ok...)
Peut être que les ressemblances étaient trop marquées à peu de temps d'intervalle.

j'ai failli oublier Navet!

Mais bon, voilà, seulement dans le top 5, et non dans le top 3 parce que malgré tout, un oiseau géant ne peut pas rivaliser avec un dragon ( et surtout j'adore Chihiro et sa galerie de monstres et yokai en tout genre)

Voilà mon top 3 pour les curieux
1- Princesse Mononoké
2-Le voyage de Chihiro
3- Porco Rosso ( inattendu, hein? Le corbeau géant est même battu dans mon estime par un cochon volant. Oui,mais Porco Rosso était le film qui m'a fait découvrir Ghibli, alors il mérite son podium)


jeudi 16 novembre 2017

Black rose Alice ( manga en 6 tomes)

A la suite d'une discussion sur Facebook, je me suis rendu compte que je n'avais pas encore chroniqué ici cette courte série de Mizushiro Setona.

et pour cause, autant il est facile de dire qu'on a adoré quelque chose, ou  de descendre en flamme quelque chose  qu'on a détesté (mais toujours en argumentant, la critique n'est jamais gratuite), autant il est plus difficile de trancher quand on est dans le " oui, mais..."
Et la on est pour moi clairement dans le " Oui, mais..."

je suis d'accord, la couverture du tome 1 pique un peu les yeux: du rose, des roses, des ronces et une gothic Lolita qui tire la tronche. Alors que l'histoire au début au moins est plutôt sombre.

Tout commençait pourtant très bien, avec la mise en parallèle de 2 histoires en miroir.
La première au début du XX° siècle, à Vienne: Dimitri est un jeune chanteur d'opéra au talent prometteur qui a eu la chance qu'un noble le prenne en sympathie dès sa jeunesse et lui offre une éducation que ses origines tziganes ne lui auraient jamais permis d'avoir autrement. Mais évidemment, si son talent, son charme et son don pour le baratin lui ouvrent des portes ( et notamment celles des chambres de riches dames avides d'une aventure extraconjugale), il se heurte à ce qu'on appelle maintenant le plafond de verre.
Et ne pourra jamais espérer aller plus haut dans la bonne société: animer des soirées oui, être ami avec le fils du noble, oui, mais être l'égal des nobles non.
Bien évidemment, Dimitri est amoureux d'Agniezka, une femme qu'il ne pourra jamais épousée, car elle est riche, noble et fiancée au fils de la famille qui l'a éduqué.
En tentant de fuir cette situation compliquée, il est écrasé par un fiacre et s'en sort par miracle. Mais pas sans changement:il ne doit sa survie qu'à une graine qui a pris possession de son corps au moment où il allait mourir et l'a maintenant en vie.
Avec un effet secondaire inattendu et problématique pour un chanteur: sa voix peut maintenant, sans qu'il le veuille vraiment, pousser des gens au suicide.
C'est un homme étrange qui lui explique ce qu'il se passe: les vampires existent, le vampirisme ( version Setona) est une sorte de parasitisme végétal, et va devoir maintenant une femme chez qui.. planter la petite graine au sens propre ( oui oui, il est question de reproduction par graines dans cette histoire). Mais attention, il n'a droit qu'à une seule tentative, puisqu'il mourra aussitôt après. Un chanteur qui ne peut plus chanter ET un Don Juan qui ne peut plus séduire!

Pour lui ce ne peut être qu'Agniezka, dans son idée, elle ne pourra pas lui dire non, sauf que...coincée avec quelqu'un qui veut abuser d'elle, elle préfère encore se suicider.
Dans son remord, Dimitri trouve un moyen de garder "endormi" le cadavre d'Agniezka, jusqu'au moment où il trouvera une âme compatible pour la ressusciter, pour quelque part, rattraper son erreur. Mauvaise idée, on est d'accord.

Seconde histoire:au Japon, début du XXI°siècle.
Azusa est enseignante, pianiste amatrice, approche de la trentaine et se débat dans une histoire d'amour compliquée.
En effet, un de ses élèves, mineur, la drague tant et plus et Azusa est sur le point de céder aux avances du jeune homme, et de s'engager dans une relation interdite et condamnée par la société.
Lorsque tous deux sont victimes d'un accident, Dimitri, qui surveillait déjà Azusa avec un certain intérêt, voit là une occasion de faire revivre Agniezka et propose à Azusa un marché: le garçon survivra, sans séquelles, mais en échange, elle doit lui confier son âme.

Azusa accepte et.. se réveille quelques temps plus tard dans le corps d'une blondinette européenne de 18 ans.
Entourée de 4 hommes inconnus.
Qui lui expliquent cash le détail du marché qu'elle a passé avec Dimitri: On lui laisse du temps, mais elle va devoir choisir soigneusement l'un d'entre eux, coucher avec, sachant que ça sera le dernier choix qu'elle fera puisque elle même autant que l'heureux élu mourront peu après. En attendant, c'est elle la reine de la ruche.

Je ne vous ai présenté là que le premier tome, c'est vrai.

Ca part bien hein?
Accidents, suicide,marché démoniaque, une approche totalement différente du thème du vampire ( vu à la fois comme un parasitisme végétal et comme un écosystème symbotique.Amis arachnophobes , je crois que vous feriez mieux d'éviter ce manga), un contexte ouvertement sexuel ( mention à Azusa qui, une fois le choc passé lance directement à la cantonade " alors il faut que je couche avec de morts?... bon, qui passe en premier?" Je n'ai pa le tome sous la main, mais c'est à peu près ça, avant d'apprendre qu'elle n'a qu'une chance et qu'un seul pourra planter la petite graine - oui cette expression n'est pas dans le manga,mais elle aurait du, tant c'est de mise!)

En fait les 3 premiers tomes sont assez sympas, puisqu'ils présentent les 3 autres protagonistes, avec un sérieux concurrent pour Dimitri.
Mais les 3 suivants perdent en intérêt.
Ma Petite Médiathèque est encore plus critique que moi.

 Je suis d'accord sur quelques points: le fait que l'action, et surtout dans les deux derniers tomes, tourne autour du choix qu'Azusa, rebaptisée Alice va devoir faire avec un nombre toujours plus restreint d'options, et le fait qu'elle se "chochotise" de plus en plus, alors qu'elle est supposée être une adulte, avec son vécu d'adulte, dans le corps d'une ado. Pas l'inverse. Et pourtant, c'est un peu comme si la nouvelle apparence extérieure qu'elle revêt vampirisait aussi son esprit.
Je suppose que c'est voulu, mais est-ce que c'est un problème de traduction qui laisse échapper des informations, est-ce que c'est une maladresse scénaristique d'origine, ça, je ne saurais trancher. Peut être un peu des deux.

Pourtant il y avait de bonnes idées, sur, justement l'apparence qui n'est pas forcément révélatrice de ce que l'on est ( j'aime bien Leo, un des autres vampires, qui a tout du type sympa, gentil, prévenant... et incroyablement calculateur, le genre à avoir toujours une solution B sous le coude quand les choses ne vont pas dans son sens); sur le poids des conventions sociales: un tzigane  ne sera jamais intégré dans la bonne société viennoise et toujours renvoyé à ses origines, et une relation majeur-mineur et prof -élève sera toujours sanctionnée par la société ( enfin, sera sanctionné dans le cas où c'est la femme qui est la plus âgée, et même si le garçon est quasi-majeur, soyons clairs, ce n'est pas un gamin de 10 ans, mais un ado de 17 ans qui la trouble),
des choses comme ça qui auraient mérité d'être creusées mais ne le sont pas assez.

Enfin bon, pour moi, le problème majeur, est quand même l'intéressant emploi du cadre musical ( un chanteur dont la voix peut soudainement devenir une arme!) qui disparait presque totalement.
On apprend peu à peu des choses sur les autres personnages, mais finalement leur nombre est un peu trop restreint pour 6 tomes (et il y en a qui quittent le casting en cours de route en plus!), donc on finit par tourner en rond dans un jeu de chaises musicales scénaristique.

donc voilà" Oui, mais..."
Apparemment la mangaka pense ou pensait développer son histoire un peu plus puisque le tome 6 se clôt sur un laconique " fin de la 1° partie". Le dernier tome en date est paru en 2011 au Japon, et pour l'instant, pas l'ombre d'une suite. Peut-être qu'elle aussi se demande comment continuer cette histoire sans trop savoir maintenant par quel bout la prendre pour introduire de nouveaux personnages ( et ça, impossible d'y couper, on ne peut pas faire une suite avec en gros 4 personnages seulement!)

Et pourtant malgré ces réserves je l'ai trouvé sympa, suffisamment en tout cas pour être curieuse de la fameuse suite, si elle paraît un jour. Parce que j'aime bien le graphisme pas facile mais spécial de la dessinatrice, parce que le potentiel sous-jacent n'a pas été assez exploité et que c'est frustrant, alors que les deux premiers tomes étaient très prometteurs.

Ce qui pourrait me tenter, ça pourrait être une préquelle, sur ce qui s'est passé avant Vienne. J'avoue que j'aimerais bien voir le lord cruel qui n'est qu'évoqué dans le tome 1. Histoire d'avoir quelqu'un chose d'un peu plus sombre, dans la lignée de ce que laissait supposer le début
Bon sans aller jusqu'au Marquis de Sade illustré, hein, je n'en demande quand même pas tant!

Nota: je ne comprendrai décidément jamais l'obsession des japonais pour Alice au pays des Merveilles, et étonnamment, la version livre plutôt que celle de Disney. Les références sont partout dans la culture pop, au point d'en devenir un gros cliché qui me sort un peu par les yeux.
Par curiosité je suis allée au café thématique "Alice" à Tokyo - c'était ça ou "Alcatraz", j'ai vite choisi - et c'est très décevant, en tout cas ça l'était en 2011: un café absolument normal, qui ne sert même pas de biscuits inscrits " eat me" ou ce genre de choses. Juste un décor avec des stickers tirés des illustrations du livre, des couleurs de cartes,  et des serveuses vaguement habillées en petites filles anglaises du XIX°



jeudi 12 octobre 2017

Vampire knight saison 1 ( série animée)

Il est temps de réveiller les morts et pour cette occasion, je ressors cette série qui a maintenant quasiment 10 ans d'âge.

Je l'avais a peu près oubliée d'ailleurs ( les seules choses dont je me souvenais c'est qu'une fois de plus les personnages principaux me gavent un peu - voire beaucoup pour Zero qui me les brise menu - et que j'avais préféré les personnages secondaires, surtout Yagari le chasseur de vampires dans la saison 2 parce que j'ai totalement adoré la voix qui lui a été choisie, mais là c'est une autre histoire)

Revenons à notre saison 1, qui met en scène un étrange campus, l'académie Cross. Etrange car deux types d'élèves y ont cours, à des horaires différents.
Les élèves de la Day Class, reconnaissables à leurs uniformes noirs à liserés blancs, ont donc cours le jour. Ceux de la night class ( même tenue, mais blanche bordée de noir) ont cours la nuit, et les deux groupes ne se croisent que devant la porte, au moment du changement.
Et pour cause, si les élèves du jour sont humains, ceux de la nuits sont des vampires.
Les deux "espèces" cohabitent donc, mais sans vraiment se fréquenter plus que quelques minutes. Il va sans dire que les élèves du jour ignorent totalement la nature de leurs camarades noctambules et les prennent seulement pour une sorte de groupe d'élite.

Cette disposition est une idée pour le moins surprenante de Kaien Cross, le directeur et Kaname, le .. disons plus ou moins chef des vampires, et un des seuls qui ait assez de maitrise et de tenue pour savoir se comporter en société. Il a donc choisi ceux de ses congénères qu'il estime les plus sociables pour essayer de prouver qu'humains et vampires peuvent coexister sans que les uns essayent de boulotter les autres et que les seconds ne tirent pas sans sommation sur les premiers.
Autant dire que ça n'est pas gagné, car même parmi les " jeunes" vampires triés sur le volet, certains iraient bien boire un cou(p) chez leurs camarades de jour.
Et si les élèves du jour apprenaient la vraie nature des autres, il y aurait de fortes chances pour que le rejet soit aussi violent qu'immédiat.

Pour veiller au grain, le directeur dispose de 2 atouts, ses enfants adoptifs, les seuls à connaitre la vérité sur les gens de la nuit: Yuuki, qui a failli être tuée à 5 ans par un méchant vampire et ne doit la vie qu'à l'intervention de Kaname, à qui elle voue une admiration sans limite depuis lors .

La série pourtant commence pas trop mal... une ambiance inquiétante dès les 2 premières minutes. Ca ne va pas durer hélas


Et Zero qui a lui aussi été attaqué étant enfant, et garde.. une dent contre tous ceux qui ont des crocs. Yuuki, d'expérience, pense qu'il y a des bons et des méchants chez les vampires comme chez les humains, mais Zero refuse cette possibilité.

On devine bien que cette situation risquée ne va pas aller sans heurts.

Cette série à quelques atouts, et beaucoup de défauts, ce qui explique qu'elle ne me soit pas beaucoup restée en mémoire.

Les atouts: j'aime bien les deux génériques que je trouve sympas, les costumes sont cools ( je les avais déjà vus d'ailleurs en convention et je me souviens que sortis du contexte cosplay, je trouvais les vestes plutôt classes. Pas portables au quotidien, mais quand même classes), il y a quelques passages un peu drôles ( même si trop récurrents et appuyés, un peu plus de subtilité aurait été mieux) qui se moquent de l'attitude totalement fangirls ( et un fanboy) des élèves de la day class. Le graphisme n'est pas renversant, mais reste généralement agréable, avec un petit côté clamp.

Ce qui pèche? Hélas, un peu tout le reste.

Yuuki pourrait être un personnage intéressant si elle n'avait pas la fâcheuse tendance à tomber dans tous les panneaux ( tellement peu discrets qu'on pourrait y coller une enseigne clignotante " attention piège!") et à tomber tout court, si possible pour s'égratigner à proximité des crocs d'un vampire affamé.*
Et doit donc attendre, quasiment à chaque fois que Kaname ou Zero viennent à sa rescousse.
Dommage il y aurait eu du potentiel avec elle, et sa fascination pour les créatures de la nuit, mais je la trouve mal exploitée.

le talent de Yuuki
Zero, je l'ai dit, me saoule au plus haut point. Pas tant le personnage d'ailleurs que le cliché du bad guy, sympa quand même dans le fond mais torturé par un inavouable secret qui le ronge et blablabla. Et le côté casse-bonbons torturé et mauvais caractère, c'est un peu léger et surtout vu et revu.

Il fait la gueule constamment, mais faut le comprendre s'appeler Zero, c'est se faire ridiculiser par sa famille depuis sa naissance. Même son frangin s'appelle Ichi ( Un) et un c'est toujours mieux que zéro.

Kaname aussi aurait un bon potentiel, mais qui n'est pas exploité assez à fond pour être vraiment intéressant. Un peu plus subtil que les deux autres protagonistes cependant.
Dommage, parce que ces 3 là occupent l'écran la majeure partie du temps et laissent peu de possibilités de développement aux personnages secondaires.

Toi, je te sauve, parce que ta première apparition est ambiguë et que sous tes airs sympa de presque grand-frère, tu pourrais fort bien être en train de penser à ton prochain repas

Dommage, j'aime bien la galerie des vampires secondaires, avec leurs pouvoirs variables ( un qui manipule le feu, un autre l'eau, une qui sait effacer la mémoire.. punaise, je les veux dans une équipe de RPG!)

accessoirement c'est l'occasion de montrer les tenues qui me plaisent bien: j'aime les fringues à décor graphique.

Mais le gros problème, c'est que la série ne trouve pas vraiment son ton, en tout cas, pas immédiatement: ambiance gothique, sombre, moments d'angoisse, qui sont malheureusement désamorcés par un humour un peu lourd (les fan girls, ça va une fois, pas 4 ou 5) et qui arrive souvent comme un cheveu sur la soupe alors qu'on attend les révélations sur la nature des vampires et leurs classe sociales et ce qui se passe si un vampire d'élite mord un humain - plusieurs cas de figure - sur la pilule magique qui transforme l'eau en substitut de sang permettant aux vampires de ne pas mourir de soif et sans mettre en danger quiconque ( mais qui est au sang ce que la grenadine est au Nuits-Saint-Georges), et même pendant une séquence de baston.

Donc un peu de baston, au milieu d'une histoire fantastique, avec des passages de comédie scolaire et une bonne (grosse) louche de romance tendance triangle amoureux pas forcément intéressante.
Indépendamment, ça aurait pu donner 4 séries différentes mais là, en tout cas au début, la série ne sait pas trop ou mettre les pieds, et les spectateurs non plus.
Ca s'améliore toutefois au fil des épisodes , et l'humour un peu trop présent (et relou) s'estompe pour laisser plus de place à la narration dramatique.
Mais nom de diable, l'inévitable épisode sur la saint Valentin et les chocolats... oui - à la limite!-  dans une comédie scolaire, mais non dans une histoire de monstres buveurs de sang
^$ù*=^! Yuuki, tu connais la nature de vampire de ton pote, ne lui offre pas de chocolat, offre lui du boudin, je suis sûre qu'il préfèrera.
Là, j'ai failli jeter l'éponge la première fois, mais j'ai tenu le coup grâce à l'équipe de vampires de second plan, qui m'intriguait un peu, et au fait qu'après 3 épisodes platounets, la série semble enfin se décider à assumer son côté sombre sans systématiquement tout désamorcer par une blague vaseuse.

Donc voilà, ça se laisse regarder, sans grande passion mais sans vrai déplaisir non plus, et pour peu que l'on tienne le coup, ça s'arrange malgré une première impression assez négative. Et de mémoire la saison 2 est vraiment meilleure (mais je ne vous conseille pas cependant de zapper la première car elle met en place des révélations qui manqueraient pour suivre la seconde)

Enfin, malgré tout, il y a un minimum de mystère et les vampires, même s'ils semblent sortir de jour et manger du chocolat (je ne m'en remets pas, bordel les gars, vous avez la solution pour ne plus vous faire flêcher à vue par les humains: grenadine et chocolat) ont le bon goût de ne pas scintiller au soleil, EUX,  j'dis ça je dis rien.

Et puis malgré tout, je vais être indulgente, entre temps j'ai vu le désastreux Diabolik Lovers auquel il manque un scénario pour lier les nombreux moment ou l'héroïne au Q d'huître se fait mordre.
Sifflez, j'm'en fous j'ai déjà été insultée ici par des fans de Diabolik lovers, incapables d'argumenter autrement que " tu comprends rien parce que c'est bien" je ne changerai pas d'avis.
Et, non, je ne me lasserai pas de dire tout le mal que je pense de ce qui est probablement la plus mauvaise série que j'aie vu ( à concurrence avec Amnesia, que je n'ai même pas finie, les deux se valent dans le ratage)
Et je vous donne même le lien où aller vous plaindre.

Vampire knight (d'ailleurs je pense qu'il y a une traduction un peu foirée, puisque l'épisode 1 est titré "la nuit des vampires": night et knight s'écrivent pareil en katakana, il n'est pas question de chevaliers ici, mais beaucoup de nuit) est loin d'être catastrophique, même s'il est un rien boîteux. Plutôt un "peut mieux faire".

*Accessoirement, il y a une faille scénaristique qui me pose problème, et on la retrouve dans quasiment TOUTES les histoires de vampires. Et attention, ce qu'elle implique n'est pas classe du tout:


Soit un ou des vampires capables de sentir à 300 m de distance l'odeur du sang d'une simple égratignure et qui deviennent totalement fous dingues dans cette situation.
Soit de l'autre côté du mur, environ une bonne centaine d'élèves, des filles de plus de 15 ans pour l'immense majorité. Et qu'est-ce qui se passe à peu près à cet âge là?
Bingo, le petit cadeau mensuel bien relou de dame Nature.

Vous le voyez le problème? En tant que nana (tiens d'ailleurs, c'est une marque ça...) je ne peux m'empêcher de penser que ma vie ne tiendrait qu'à un fil une semaine par mois, et en plus, comme il y a du décalage horaire à ce sujet de l'une à l'autre, les vampires devraient logiquement être surexcités H24.
Je l'avais dit, pas classe.

mardi 3 octobre 2017

blue exorcist tome 1 - Kato Kazue

Voilà un manga que je n'aurais pas spécialement tenté, si, un jour, le tome 1 n'avait pas été proposé gratuitement en intégralité sur support numérique, pour le faire découvrir justement.

Et c'est typiquement le genre de titre plutôt sympa, mais pas vraiment 100% convaincant , que je pourrais éventuellement continuer sur ce support, sans devoir lui faire de la place sur mes étagères.

Car oui, à la lecture de ce tome 1, il est donc sympa,mais pas inoubliable: un shônen assez classique, mêlant baston et humour, avec un graphisme agréable mais un peu impersonnel.


ouille, bon on va dire que les démons ont un squelette élastique qui leur permet ce genre de contorsions...

Ca commence donc au moment ou Rin, orphelin qui vit dans un pensionnat dirigé par un curé à poigne se retrouve contraint et forcé de bouger ses fesses de flemmards pour trouver un job, au lieu de continuer à glandouiller comme un parasite. Il n'est bon en rien, n'a pas de talent particulier, pas d'envie particulière, et a une nette tendance à chercher la bagarre.Tout le contraire de son jumeau Yukio, calme et doué pour les études qui espère devenir médecin.

Or des choses bizarres commencent à se passer autour d'eux... Rin ignore sa véritable nature: lui et son frère sont les fils de.. Satan, ouais rien que ça. Seul Rin, plus costaud physiquement a hérité des caractéristiques diaboliques deson paternel, qui arrive soudain en lui déclarant cash " appelle-moi Papounet" ( je crois que ça résume l'idée)
Lors de ce réveil, le brave curé - qui était en plus exorciste- passe Ad Patrès vite fait, mais a quand même le temps de donner quelques tuyaux à Rin, pas franchement heureux de cette parenté surprise.

Rin et Yukio vont donc se trouver confiés à un certain Méphisto Phélès directeur d'université au look excentrique, capable de se transformer en .. ce qui ressemble vaguement à un scottish terrier (gné?!)
Bon je ne le trouve pas en version manga, le voici dans toute sa glorieuse rositude en version animation.
"Je suis l'esprit qui toujours nie ; et c'est avec justice : car tout ce qui existe mérite d'être détruit, il serait donc mieux que rien n'existât" ( Faust)
....
Hahahaha, gentil toutou.


Rin a le choix: soit être buté de suite, soit être pour chassé et buté un peu plus tard. Il opte pour une troisième voie: devenir exorciste à son tour et utiliser ses pouvoirs de démon pour aller botter le cul à son diabolique géniteur et venger le curé. Un demi-démon exorciste... Mephisto accepte et conduit Rin le glandeur à l'université. Car l'exorcisme est une matière à apprendre et il va y avoir du travail pour un décrocheur comme lui.

Encore une fois à l'opposé de Yukio, bon en tout, qui maitrise ladite matière depuis longtemps et entre aussi à l'université, non pour apprendre, mais pour enseigner et diriger son frère. Rin était donc bien le seul à ignorer son pouvoir.

Des ados dotés de pouvoirs hors normes, d'un intelligence et d'une force hors du commun. Rien de ce qui m'accroche habituellement, et j'ai passé les 2/3 du livre à me dire "ouais.. bof".. jusqu'à la 3° histoire, qui voit arriver une petite fille nommée Shiemi possédée par un démon végétal.

Pour un passage en particulier qui m'a faite beaucoup, mais alors beaucoup rire. Et je me demande si c'était comme ça dans la VO, ou si c'est un coup voontaire ou involontaire du traducteur/adaptateur mais les gens de ma génération vont comprendre:

(Shiemi prise en otage par le démon qui menace de la buter)
Shiemi:Kyaaaaah
Yukio: je vais tirer dans le tas!
Démon: ça ne prend pas, tu bluffes
Yukio:qu'est-ce qui te dit que je bluffe?
Moi:il bluffe!
pas sûr...
si si, il bluffe, ça se voir tout de suite!
mmm il a pas l'air de bluffer là quand même!
on vote? Moi je vote et je dis "il bluffe".

En fait c'est juste parce que cette scène précise m'a rappelé cette autre scène précise que j'ai presque envie de lire la suite, juste pour vérifier s'il va y avoir une référence à un improbable duo de danse ou des cons de mimes (quoique dans le genre cirque, Méphisto, même quand il n'est pas sous forme canine, fait l'affaire).
Même s'il y a peu de chances et que la seule chose qui me soit restée en mémoire c'est parce que deux situations proches se sont collisionnées dans le LHC que peut parfois être mon cerveau

Mais bon, avec ou sans référence à la Cité de la Peur, je donnerai quand même sa chance au tome 2 à l'occasion, je ne juge jamais sur un seul tome.
Malgré tout, on est quand même sur du pur shônen, et c'est un peu moins mon truc que le Seinen en fait. A priori, trop classique à mon goût, ça aurait pu me plaire quand j'avais 15 ou 20 ans et peu de références manga. Je suis intriguée, mais pas séduite.
Pour le moment, il manque de quelques ingrédients: un poil de noirceur, un peu de cruauté, un enjeu un peu moins avoué que " je veux lui meuler la tronche". On verra si la suite creuse un peu, il y a un certain potentiel, reste à voir comment il sera développé.
( et pourtant même en shônen, il y en a qui m'ont accrochée dès le tome 1, quitte à me décevoir par la suite, parce qu'ils avaient le "truc" en plus qui les différenciait dès le départ. Je sens que Blue Exorcist manque de ce"truc" là)

dimanche 1 octobre 2017

ハロウィン!


Je vous l'avais dit le 15 août, mais je ne peux pas faire un mois Halloween sans retourner un peu du côté du Japon!

hoo que c'est bon de tuer une mascotte aussi tarte!

J'avais déjà dû le dire, mais on fête Halloween au Japon, et pas qu'un peu. En fait, basiquement, dès qu'il y a un truc à fêter peu importe lequel, les japonais sont là pour le réinterpréter à leur sauce. Si la fête n'a pas vraiment pris en France ( trop anglo-saxonne pour certains, et je me battrais toujours contre cette idée, alors que miiirde, les banshee, les lutins, les revenants n'ont pas de nationalités. Ou alors écossaise, non mais!)

En fait, lors d'un de mes voyages, en septembre, il y avait déjà pas mal de décorations aux vitrines des magasins, de déguisements dans lesdits magasins, d'annonces pour des Halloween Parties, des rassemblements de zombies, c'est à cette occasion que j'avais ramené un petit porte-clefs cercueil trouvé dans un gashapon à 100Y. Et si depuis j'ai su à quelle série décevante il est rattaché, pas grave, je le kiffe, mon porte-clefs, il me sert de tirette sur un porte-monnaie qui a perdu la sienne et fait pas mal son petit effet quand je paye dans un magasin, en général la personne à la caisse se marre. Une question de décalage entre mon apparence extérieure très neutre et la punkette qui sommeille en moi. L'habit ne fait pas la goule!

avant et après Halloween...

à Halloween!

Et donc, revenons en à Halloween au Japon: oui, il y a un côté fête commerciale, on tombe en pleine période de vide, donc les magasins en profitent ( pareil pour Noël que je déteste en Europe pour son côté gnangnan, ben là, enlevez tout ce qui à voir avec la religion, prenez le côté gnangnan et mettez le au carré...)
Et d'ailleurs lors d'un autre voyage en octobre-novembre, j'ai pu constater que ça va très, mais alors très vite: je rentre à l'hôtel le 31 au soir, décor de toiles d'araignées et de chauves souris partout - qui devait déjà y être depuis plusieurs semaines- je sors de l'hôtel le 1°novembre au matin: plus une araignée en vue. Mais un sapin géant déjà tout décoré de fausse neige dans le hall et des angelots en lieu et place des chauve-souris.

Sinon, je vous avais déjà parlé de l'étrange passion du Japon pour les kit-kats, à tous les goûts et de toutes les couleurs, ici. certains sont excellent, ceux aux maccha, aux agrumes ( insérer ici: triple coeur géant), ou cheesecake myrtille... tous ne sont pas cependant excellents.

Hé bien  lors de ce même voyage, j'ai eu l'occasion de goûter l'édition spéciale halloween, goût citrouille. Heu, pas terrible en fait. Ca a un goût étrange, mais si je n'avais pas vu l'emballage, j'aurais eu du mal à définir. apparemment, c'est même goût "cheesecake-citrouille"

image retrouvée sur le site France -Japon, on nous l'avait fait goûter dès notre descente de l'avion, et j'avais vraiment trop la tronche dans le pâté (végétarien au potiron) pour penser à prendre une photo. Mais je me souviens de ces citrouilles rigolardes kawaii.

Mais il y a aussi plus tôt dans l'année la tradition de O-Bon en été - si vous ne savez pas ce que c'est, je ne peux plus rien pour vous à part de vous dire " lisez mes billets des 3 dernières années, en juillet-août - et ses histoires de fantômes, donc sur ce coup là, c'est bien ancré dans la culture,  on aime se faire peur, et on le fait bien ;)
Et ce n'est pas moi qui vais protester contre 2 fêtes fantastiques dans l'année.

Nous voilà donc repartis pour un mois (et plus si affinités) en compagnie des sorcières et des monstres.

Alors pour commencer: un petit cours de vocabulaire sur Halloween
Vous n'aurez plus d'excuses pour ne pas savoir dire "sorcière", "loup-garou", "cimetière" ou " fantôme" :)

Et comme toute manifestation (occulte?) se doit d'avoir une bande son adaptée...
Une petite chanson  d'inspiration très Danny Elfman, extraite du "character CD" de Kuroshitsuji, qui nous dit en substance " C'est marrant d'être fossoyeur" ( les paroles sont traduites en anglais,  "je m'amuse avec les cadavres, pas besoin d'argent" ahem... je m'inquiète un peu sur les penchants chelous de notre ami à la pelle).


Bon pour vous rassurer, ou non, je peux vous dire que dans le manga, il s'amuse réellement au sens premier du terme: en jouant aux quilles avec un crâne dans sa boutique.

J'ai laissé le manga en suspens pour diverses raisons pendant longtemps, NocTenbule m' a donné envie de le reprendre cet été.
Et il se trouve qu'elle et moi avons un gros faible pour ce taré de fossoyeur, le personnage qui m'a le plus faite rire parmi une belle brochette de dingues patentés et ce depuis sa première apparition. Ce type est cinglé et la voix choisie pour le doublage colle excellemment bien à l'idée que j'en avais lors de ma lecture (Pour info, le même acteur doublait aussi Greed, un des homoncules de Fullmetal Alchemist qui avait un pouvoir bien classe!  Et dans un autre style, parce que je parlais de cette série récemment, sans m'en être rendu compte au départ: il double aussi Viktor, le russe sans gêne et un brin relou de Yuri on ice  Apparemment il s'est spécialisé dans les rôles qui vont d'"un peu timbré" à "complètement timbré")

Noc, ceci est aussi un clin d'oeil pour toi!

Le mois Halloween dure sur les forums du 1° octobre au 1° novembre,mais comme tous les ans, je pars en vacances loin à ce moment, je ne suis pas là ( mais vous pouvez me laisser un message après le gnihihihihi sonore), donc je décalerai un peu jusqu'à mi novembre.

dimanche 17 septembre 2017

Yuri!!! on ice (série d'animation)

Entre les fantômes de O-bon et les futurs monstres de Halloween, un sujet rafraîchissant.

En fait, je n'ai pas eu l'occasion d'en parler l'an dernier, mais j'ai un petit rituel.
L'été, je me regarde souvent une série d'animation à thème sportif.
Quand on me connait, ça fait marrer, parce que le sport et moi, ça fait deux, mais j'aime bien les séries sportives.

J'ai hésité: cyclisme? cyclisme féminin? rugby?.. il y avait pas mal de possibilités cette année.

Seulement voilà, depuis deux ans , il fait à mort chaud chez moi, et dans une tentative dérisoire de me rafraîchir au moins les idées ( l'an dernier, c'était Free!, une série humoristique, qui parle de natation.. haaaaaa piscine... piscine...dont je n'ai pas eu le temps de finir la seconde saison, d'ailleurs, j'en parlerai globalement à ce moment là).

Après réflexion, donc, je me suis orienté vers "Yuri!!!on ice" (oui trois! après le nom du héros, ça n'est pas une erreur) ça parle de patinage sur glace, donc ça devrait rafraîchir non?
Bon, entre le moment où je l'ai regardée et mon post, la canicule s'est terminée, quand même.

oui il y a du monde. Malheureusement, comme la série est courte, même si chaque personnage a droit a son temps d'antenne pour les séquences sportives, on n'en saura pas beaucoup sur les personnages secondaires. Dommage, j'aime bien le concurrent thaïlandais, très marrant.

Alors que ça soit clair aussi, je ne suis plus allée à la patinoire depuis environ l'âge de 12 ans, et j'ai réussi tant bien que mal à maîtriser la ligne droite en m'arrêtant dans la balustrade.C'est vous dire mon niveau de nullité absolue.Mais j'aime bien, à l'occasion, regarder les compétitions à la TV (individuels hommes et femmes, hein.. la danse sur glace, c'est vraiment le truc qui me gave beaucoup par contre), donc oui, c'est typiquement le genre de sujet " tiens, oui pourquoi pas, on verra bien"

Après tout, le fun des séries de sport au delà du sport lui-même, c'est aussi tout le côté dépassement des difficultés, amitié, tout ça. Ce qui fait que oui, j'ai kiffé Eyeshield 21 (et son humour too much) alors que j'ai zéro affinités avec le foot américain au départ.

Et là, on  commence tranquillou, on part sur une histoire, assez classique, du mec qui est bon en patinage sans être excellent. Après 5 ans de d'entraînement aux USA, Yuri-le-japonais s'est quand même qualifié pour le grand prix, , compétition de niveau mondial où il arrive bon dernier, perturbé par plusieurs choses, et il n'est pas du genre à arriver à bien gérer le stress.
Il faut dire qu'il a une nette tendance à manger comme un goinfre et à grossir facilement quand il stresse, et n'est pas au top de sa forme à ce moment.
On fait donc sa connaissance pile au moment où il vient de se ramasser et tente de cacher sa déception surtout du fait de s'être vautré pitoyablement devant Viktor, son modèle, le type qu'il admire depuis ses 10 ans.

Comme on s'en doute, Viktor est Russe et champion du monde. Pire, Viktor a promis d'entraîner le champion du monde junior, un petit russe teigneux qui s'appelle aussi Yuri. Et Yuri-le-russe met un point d'honneur à chercher des noises à son homonyme, car évidemment, il passe dans l'équipe senior l'année d'après et "il ne peut y avoir qu'un Yuri"

Notre malchanceux Yuri rentre donc au Japon, dans sa petite ville du nord où il hésite entre s'entraîner sérieusement ou laisser tomber, et s'adonner à sa passion pour le tonkatsu... miam, tonkatsu!

pour ceux qui ne connaissent pas, c'est une entrecôte de porc panée avec garniture de légumes ou de riz et de la sauce soja.  Pas très healthy pour un sportif. Personnellement, je n'en ai pas mangé depuis plus de 3 ans et, j'aimerais bien, là, maintenant, de suite!

Et en plus ce plat de cochon grillé va avoir une importance scénaristique...
Notre héros va y avoir recours lorsqu'il doit représenter l'idée de l'amour, il pense donc ce qu'il aime le plus au monde: le tonkatsu.
D'où des dialogues absolument n'imp' comme " pense que tu te roules dans l'omelette et que tu deviens un excellent tonkatsu" ou "je suis un tonkatsu fatal qui envoûte le monde" :D
Cette passion étrange lui vaut d'ailleurs le surnom de "Porcelet" de la part de son homonyme russe (l'hôpital qui se fout de la charité, lui est accro aux pirojki... Miam,pirojki!)

Mais à l'insu de tout le monde, il s'est entraîné à reproduire le programme qui a valu le titre de champion du monde à Viktor, chose qu'il réussit parfaitement sans la pression du concours.
Sauf que ses potes l'ont filmé à son insu et mit la vidéo sur youtube, ce qui lui vaut une soudaine notoriété, qui arrive jusqu'aux oreilles de Viktor, lequel débaroule soudain avec son chien et une montagne de valises quelques jours plus tard chez notre loser pour lui dire " coucou, je viens t'entraîner!". Plus possible de raccrocher dans ce cas là...

Ouaip, il est comme ça Viktor: imprévisible, frimeur, un peu playboy, un peu exhibitionniste aussi: je n'attendais pas une paire de fesses à l'air en plein cadre dès la fin de l'épisode 1, et la manière dont ça arrive est tellement sortie de nulle part que l'effet comique m'a bien faite rire.

On s'en doute ça ne va pas se passer comme sur des roulettes avec l'autre Yuri, toujours aussi rageur, qui déboule à son tour... au grand plaisir des gérants de la patinoire locale. Bah, oui, le champion du monde qui décide d'organiser un mini concours entre la vedette locale et le champion du monde junior, ça rameute la foule.


Alors attention: je préfère prévenir, la critique qui revenait pour Free! sur les forums c'était "trop de fan service, on voit des gars à moitié à poil tout le temps".. en même temps, ça se passe 90% du temps à la piscine, jusque là, c'est normal d'avoir des Apollons en maillot de bain. C'est nettement moins prévisible dans une série qui se passe sur la glace...

Mais, et c'est là que ça change et ça fait plaisir, je craignais un classique recours aux situations ambiguës ou aux sous-entendus vite désamorcés, dans un but juste de faire rire.

Mais non, le scénario assume d'avoir un personnage qui fait des avances très directes à l'autre (genre  "tu veux que j'agisse comment avec toi,comme entraineur, comme ami, comme petit ami?" quitte à se prendre un vent).
C'est quand-même au delà du sous-entendu. Et si les histoires d'amour quelles qu'elles soient me saoulent en général, c'est quand elles prennent le pas sur le reste du scénario. Là on ne perd pas de vue le côté compétition pour se concentrer uniquement sur " vont-ils se rouler un patin avant la fin?" (oui je ne pouvais pas ne pas faire la vanne)

Il y a juste le Suisse qui est vraiment la caricature outrée de l'homo maniéré qui m'a fait d'emblée grincer des dents, j'avoue. Même si le patinage sur glace n'est pas forcément le sport qui ait l'image de marque la plus virile, là, c'est quand même too much.

Mais la série assume, donc et plus on avance dans les épisodes, plus on est à ça du militantisme "mariage pour tous". Donc, au moins, c'est clair, ça reste soft et humoristique, mais direct. C'est mieux comme ça, au lieu de tourner autour du pot.
Et surtout, je le disais, la composante " romance " ne prend pas le pas sur les séquences sportives, bien menées, et même si on sait d'emblée que le but est de faire briller l'anti-héros désigné, la compétition est prenante et tient en haleine.

Bon, il y a LA chose marrante involontairement, entre toutes: tout ce petit monde ( russes, thaïlandais, américains, italiens, suisses, canadiens, puisqu'on fait dans la compétition de niveau mondial) parle couramment et exclusivement japonais. C'est une convention bien sûr ( au même titre que les western en français), mais c'est involontairement drôle d'avoir un gamin russe qui s'engueule en japonais avec sa chorégraphe russe aussi, ou un thaïlandais qui invite un américain et un chinois au restaurant , le tout dans un japonais parfait. C'est évident que lorsqu'on fait ses courses dans un magasin à Barcelone la vendeuse comprendra et parlera aussi le japonais couramment! C'est vrai qu'un " tu peux parler plus lentement s'il-te-plait?" aurait au minimum été bienvenu pour le réalisme. Ca peut aller à la limite dans une série qui ne se passe que dans un seul pays avec des gens d'une seule nationalité. Mais à partir du moment où la multiplicité des nationalités est mise en avant, ça coince un peu.

Une chose encore à en dire: les séquences sportives sont pour la plupart très bien réalisées, avec des mouvements fluides, à l'image aussi du générique de début, crayonné, coloré sur une musique entraînante très sympa.

du coup, difficile de trouver une image arrêtée représentative, puisque le mouvement est quand même au centre de l'histoire.

Je suppose qu'il a été fait avec des séquences en prises de vue réelles et passées au rotoscope.
Du coup, je me demande quels sont les champions qui ont été décalqués ou qui ont servi de modèles au séquences sportives.
Les avis sont partagés. Untel?  Machin? L'autre dont le nom m'échappe? Probablement un mélange de plusieurs personnes avec quand même beaucoup de références à Evguenyi Plushenko, dans le style, les tenues, les enchaînements caractéristiques. Pour peu qu'on ait vaguement suivi le patinage artistique ces 2 dernières décennies, c'est forcément le nom auquel on va penser. En même temps, quitte à s'inspirer autant aller chercher celui qui a changé l'image de son sport.
En tout cas pour moi, c'est flagrant, il n'a pas inspiré un seul personnage, mais il est un peu partout par petites touches.


hooo un p'tit russe à la coupe au bol? M'fait penser à quelqu'un ça..
Décidément le patinage est un sport impitoyable, où, peu importe le travail acharné il y aura TOUJOURS un blondinet russe de 15 ans pour vous mettre la misère les doigts dans le nez.

Enfin, voilà, une série drôle, mignonne, fraîche, qui ose assumer son choix de romance gay sans sacrifier le côté compétition, ça fait plaisir, malgré la courte durée (12 épisodes, ça reste un peu court, d'autant qu'il y a une foule de personnages secondaires qui mériteraient un peu plus de développement). Mais bon la fin reste ouverte et la série a eu un bon succès, donc une suite est tout à fait possible, et que je regarderais volontiers ( et puis, j'veux voir la compète des filles, moi, maintenant...il y en a quelques unes qui passent dans le coin, mais on ne les voit pas en action). Bon choix donc .

lundi 14 août 2017

Mushishi ( tome 1) - Urushibara Yuki

Et je continue à explorer les recoins oubliés de mes étagères pour ressortir une énième série que j'ai mise en pause faute à l'époque d'argent et de place.

Mushishi, est un manga qui a 10 ans tout pile ( en France, il date de 2000 au Japon), mais j'avais d'abord découvert la série animée qui en était tirée, avec un générique qui rappelle un peu Simon And Garfunkel. L'animé est à cette image, un condensé de coolitude un peu hippie, hop, pieds nus dans la verdure, donc j'avais bien aimé.

J'y ai repensé en regardant Mononoké, on y retrouve un personnage solitaire qui se déplace avec une grande boîte dans le dos à la recherche de créatures plus ou moins fantastique, mais c'est à peu près le seul point commun.
Autant Mononoke a une approche très coloré, très baroque et quelques scènes d'actions, autant là, on est dans les teintes pastel, et l'introspection.



L'énigmatique héros se nomme Ginko, et va de lieu en lieu pour aider les gens à résoudre leurs problèmes de Mushi, en échange d'artefacts produits par ces créatures étrange ( encore une différence avec L'apothicaire, Ginko a une raison disons commerciale d'utiliser ses talents, et revend à un antiquaire les artefacts qu'il récupère)
Ginko est un mushishi, un expert des mushi ( le terme existe en japonais moderne, sous cette forme: 虫.Il signifie tout simplement "insecte", ou plus générale " petite bête, bestiole", et sert de clé pour construire d'autres kanji liés à cette idée, des variétés d'insectes, des escargots, des araignées.. des bestioles, donc!)

Mais ces petites bêtes là ne sont pas exactement les mêmes que celles étudiées par Jean-Henri Fabre ( qui limite plus connu au Japon qu'en France de nos jours), mais des entités primitives. Pas vraiment des yôkai, même si leurs manifestations dans le monde humain y ressemble beaucoup, là on est vraiment dans la pensée animiste chère au Shinto. Les mushi de l'histoire sont des créatures si primitives qu'elles dépassent le classement entre animal et végétal. Presque simplement des manifestations énergétiques le principe même de la Vie ( oui, on est à ce niveau là de métaphysique dans ce manga!)


Mais évidemment ce genre de manifestations peut causer des soucis au quotidien aux humais qui les subissent, allant du simple inconfort ( la première histoire met en scène un garçon dont les dessins prennent vie indépendamment de sa volonté, et qui, pour ne pas renoncer à sa passion, vit isolé, afin de ne pas avoir à subir les questions du monde entier), à de réels problèmes de santé lorsque les mushi parasitent les gens ( on a un village entier dont les habitants deviennent sourds, leurs oreilles sont parasitées par des mushi qui se nourrissent de sons, ou au contraire, par d'autres qui se nourrissent de silence, rendant la vie impossible à leurs infortunées victimes qui vient dans un bruit permanent à en devenir dingues, puisque le silence est absorbé:il leur pousse sur le frnt des cornes qui captent et amplifient tous les bruits;
une autre histoire met en scène une petite fille devenue hypersensible à la lumière car ses yeux sont aussi parasités par un mushi. Oui, ces deux histoires sont un peu écoeurantes..)

Parfois, les choses peuvent être encore plus tragique, comme l'histoire de l'homme qui rêve de catastrophes, lesquelles se réalisent. Le village le remercie de ses rêves prémonitoires qui leur permet d'échapper aux catastrophes, mais c'est l'inverse qui se produit, ses rêvent créent les catastrophes; Et là encore, c'est un mushi qui en est responsable.

Donc débarrasser les gens de ces désagréments est nécessaire, mais pas n'importe comment. On l'a dit, les mushi sont un principe vital, on ne se débarrasse pas d'un principe vital, et s'il est impossible de vivre avec, on essaye juste de limiter les dégâts ou de le renvoyer à la nature qu'il n'aurait pas du quitter.
Car en plus d'être philosophique et métaphysique, ce manga est écologiste.


Je m'aperçoit que même s'il m'a plu, je l'avais aussi mis en suspens parce qu'il me manquait des clés pour le comprendre. L'adaptation animée simplifiait les choses et était moins dure à suivre. Là, il y a beaucoup de non-dit, qui me paraissent maintenant plus clairs, en m'étant penchée sur la pensée shito et le fantastique asiatique.
Par exemple, et c'est vraiment un truc de base, les mushi qui parasitentles oreilles sont appellés les "Unn" pour ceux qui mangent les sons et les "A" pour ceux qui mangent le silence.

Ne connaissant à l'époque pas ce détail, ce n'est qu'à la relecture que j'ai tilté, parce que j'ai depuis VU des temples. Les statues de gardiens à l'entrée ( que ce soit des chiens lions, des renards, ou des personnages divins..) sont toujours deux, l'un avec la bouche ouverte, l'autre avec la bouche fermée.




Celui qui a la bouche ouverte dit "A" ( premier son dans le classement syllabaire japonais), celui qui a la bouche fermée dit " nnnn"( dernier son dans le classement syllabaire, et seule consonne isolée du japonais). Un peu comme en grec lorsqu'on parle de "l'alpha et l'Omega" pour évoquer quelque chose du début à la fin.
Sympa non?
On va plus loin?
Et si je vous disais que c'est tiré d'une tradition qui est loin d'être cantonnée au Japon?
A+UNN ( enfin, un u nasalisé), c'est le AUM sanskrit, qui est justement la vibration vitale, le son primordial.

Je ne remercierait jamais assez Tadashi, notre guide lors d'un voyage au Japon qui a attiré mon attention sur ce fait, et m'a involontairement, des années plus tard, permis de voir ce détail qui m'avait échappé lors de ma lecture.

Je crois que l'auteur de ce manga touche vraiment sa bille en matière de spiritualité orientale ( et pourtant dans ses explications, les pages rajoutées en fin de manga pour l'édition reliée, elle explique ne pas être du tout superstitieuse ni spécialement versée en religion).

Donc oui, techniquement, je dirais que ce manga a un côté animiste qui me plait beaucoup ( le mais de la dernière histoire est présenté comme une entité mouvante, liquide, sans conscience, mais animée d'une vie indépendante). Autant je suis loin d'être branchée par les religions européennes et le monothéisme ( ça m'a toujours paru trop " simple", trop "facile"), autant vous l'aurez compris j'adore tout ce qui touche à la mythologie, aux légendes, et la pensée bouddhiste ou shinto me parle beaucoup, mais alors beaucoup plus. Sans aller jusqu'à devenir croyante ou pratiquante, je suis certaine que considérer un peu plus la nature et les plantes, le vivant dans son intégralité, sans faire de gradation entre végétal et animal ne peut être que bénéfique.


Note perso:c'est d'ailleurs sur ces considérations que non, je ne suis pas végétarienne, même si j'ai par goût plutôt tendance à manger du végétal.
Je fais gaffe à la souffrance animale, et à consommer des choses qui font le moins souffrir possible, des oeufs de poules élevées en plein air par exemple, ou du fromage de vaches qui paissent dans un pré, mais je ne fais pas de distinguo entre une vie animal " supérieure" et une vie végétale qui serait "inférieure". On ne peut pas vivre sans que ce soit au détriment d'une autre vie, quelle qu'elle soit, on peut seulement faire attention à limiter son impact sur la nature, en essayant de ne pas faire n'importe quoi. Qui, par ricochet, nous affecterait aussi, on ne couvre pas impunément des champs entiers de pesticides sans que ça ne nous retombe un jour sur la tronche.

Je pense que c'est un peu le message que veut faire passer ce manga:la vie en harmonie avec la nature n'est pas toujours possible, c'est même souvent une utopie, mais le combat acharné pour lui imposer un point de vue humain est perdu d'avance. Il faut donc trouver un juste milieu pour que les deux parties y trouvent à peu près leur compte. Mais toujours en agissant avec respect.
A vous de voir si ce discours écolo et philosophique vous parle, parce que là, on est loin d'une série de baston contre les monstres. Oui, c'est lent, il y a peu d'action;le graphisme est esquissé et c'est contemplatif. Et ça fait du bien!
au pire, je vous conseillerai plutôt l'animation qui est de mémoire plus abordable au novice.

pas de fantômes cette fois, juste du fantastique teinté de philosophie.



mercredi 9 août 2017

kurayami gatari 1 ( drama CD)

Me revoici avec très logiquement une histoire de fantôme.

Après les séries animées, le film, le manga, j'ai eu envie d'essayer le support audio. Et ça va me donner l'occasion de parler d'un support que j'ai découvert assez récemment, je l'avoue.
Et donc en fouillant le net, j'ai fini par trouver un drama CD horrifique avec traduction en anglais. Oui je m'excuse , il va encore une fois en passer par là.

Pourquoi?

Petit aparté pour les drama CD, je connaissais vaguement, sans plus, c'est une chose qui n'existe pas du tout chez nous. Du coup, a priori, pas de marché à l'étranger contrairement aux romans, mangas, films, etc.. donc les seules traductions trouvables sont celle faites de manière amateur, donc, évidemment illégales, et qui pour cette raison peuvent disparaître du jour au lendemain (enfin, pas la traduction elle même, mais l'ensemble support audio +traduction).

Donc , un drama CD, quoi qu'est-ce? Les choses les plus proches sous nos latitudes seraient les pièces radiophoniques, les saga mp3 ou les livres audio.
Une histoire racontée et jouée sur support CD.

La pièce radiophonique et la saga mp3 sont les plus proches, dans le sens où il s'agit d'un texte écrit ou adapté POUR la diffusion audio, où seul le mode de diffusion diffère, puisque sur CD, achetable dans le commerce. Le livre audio a commencé sur support cassettes et CD, mais le texte est souvent une lecture d'un livre d'abord édité en version papier.

Donc, là on a quelque chose un peu entre les deux.

Est-ce que ça se vend encore? Absolument, au Japon. Alors que le support CD est quasiment passé de mode chez nous, il y a toujours un marché là bas, peut-être de niche, mais réel.
Il y a donc, comme pour d'autres médias une possibilité infinie de textes et de sujets, du plus banal au plus pointu.

Mais coup de théâtre, il y a quelques années quelqu'un a eu l'idée d'inventer le micro 3D (je sais, on va me dire que l'enregistrement stéréo existe depuis longtemps, là c'est un peu différent, il ne s'agit pas de plusieurs micros dans une pièce, mais d'un micro posé devant le narrateur ou la narratrice, ou les acteurs, qui se déplacent autour autour d'un micro muni de zones qui vont correspondre aux deux oreilles de l'auditeur, ou à l'arrière ou en face..
Le résultat à l'écoute est saisissant: pour peu que l'enregistrement soit écouté avec un casque audio, on a réellement l'impression que quelqu'un vous chuchote quelque chose à l'oreille.
Autant dire quelque chose d'idéal pour les histoires de trouille ( imaginez, dans le noir, les bruits de pas dans votre dos, quelqu'un s'approche, s'approche, une voix fantomatique ou un rire possédé qui se fait soudainement entendre près de votre oreille gniiihiiihiiii)

Bon évidemment, comme on est au Japon, il y a un autre domaine qui a vite flairé le potentiel de ce genre d'enregistrements, et c'est, bien entendu, tout ce qui relève de l'érotisme ou du porno.

Donc attention: cette histoire de fantômes possède deux moments, courts, mais qui mettent particulièrement mal à l'aise: il est question à deux reprises d'agression sexuelle, et même si ça se justifie dans le contexte, pour le coup, l'impression d'avoir un pervers qui vous bave dans les esgourdes, et s'apprête à vous coincer contre un mur, c'est proprement terrifiant, bien plus que les grincements et rire de spectres.

Je suppose qu'il y a des gens qui doivent trouver ça émoustillant, pour moi, c'est loin d'être le cas, on est plutôt sur de l'angoisse et une vague nausée à entendre un bruit un peu écoeurant de salingue qui bave. Mission accomplie pour une histoire flippante vous me direz!

M'enfin, lorsque le narrateur interrompt en disant " je n'irais pas plus loin, vous vous connaissez de la suite", j'ai quand même dit, moi, à haute voix: " oui, merci, merci de m'épargner ça, je préfère, je m'en passerai sans problème"!
Et pourtant, j'étais en ligne sur Youtube, en train de lire les sous-titres, donc pas le plus idéal pour l'immersion, je n'ose même pas imaginer l'effet lorsque quelqu'un qui parle couramment la langue l'écoute.

Mais hormis ces deux passages glauques, car là, le réalisme est un chouïa de trop...le reste est plutôt sympa.

Le sujet:dans les années 20, une femme (on ne saura son nom qu'à la toute fin) se rend chez un conteur un peu particulier. Elle se sent possédée par des mauvais esprits, et le conteur est un médium, capable de désenvouter ses clients en mettant au jour l'histoire du spectre qui les hante. Car ce que le spectre veut, quelque part, c'est qu'on connaisse son histoire, qu'elle soit dite à haute voix, ce seul fait pourra le libérer ( et dans le cas présenté malheureusement, c'est lié à deux affaires d'abus sexuel, des meurtres , des abandons familiaux, etc.Tu m'étonnes que le spectre est coriace...)

J'aime bien la voix du narrateur, goguenarde, nonchalante, parfois presque moqueuse. L'histoire qu'il raconte est entrecoupée de saynètes dialoguées du passé, le tout réalisé par le même acteur ( oui, même le cochon baveur... je pense que même pro, il lui a probablement fallu plusieurs prises, si c'est embarrassant à écouter, ça du l'être tout autant à jouer, j'imagine d'ici le type lécher le micro comme une grosse glace. Oui comme ça de suite, c'est moins flippant.)

Mais, rassurez-vous, spoiler, tout ça: les pervers qui bavent vont payer pour ce qu'ils ont fait!

Donc, dans l'absolu, ça m'a bien plu, surtout le fait de pouvoir écouter un texte en VO, avec sous-titres, c'est toujours intéressant lorsqu'on apprend la langue. Je sais qu'il y a des suites, je ne sais pas par contre si j'aurais un jour l'occasion de les écouter, si quelqu'un les aura traduites et mises en ligne, car soyons honnêtes, ce n'est pas franchement quelque chose qui passera les frontières autrement qu'en piratage.

M'enfin dans ce cas là, j'ai envie de dire " un peu plus de hurlements démoniaques et un peu moins de bave, SVP!"

Si vous voulez tenter le coup, c'est ici. Ne vous focalisez pas sur la première piste, forcément un peu bancale, car on plante le décor et on intègre un peu comme on peut une explication sur la meilleure manière d'écouter l'histoire, au cas où l'auditeur/trice ne serait pas habitué/e aux enregistrements 3D.
En tout cas, je reconnais que la technique a un potentiel intéressant.. je me demande s'il y a des histoires policières ou SF enregistrées comme aussi, tiens...
(heu quoique, oubliez cette dernière suggestion, on est au Japon, ça dériverait vite du genre enlèvement par des extra-terrestres chelous pleins de tentacules)


C'est parti, avec l'inévitable pochette type shojô manga ( ce qui est assez cocasse vu le contenu tout sauf mignonnet, mais bleu-vert-mauve, ce sont mes couleurs favorites)



samedi 5 août 2017

Ju-on (film, 2000)

Et voilà, après The Ring et Dark water, il était temps que je regarde le 3 célèbre film d'épouvante japonais

Ce n'est plus un film de Nakata Hideo, adapté d'une nouvelle de Suzuki, mais c'est Shimizu Takashi le réalisateur.

je n'ai pas trouvé l'affiche originale, mais l'affiche internationale se fout déjà bien de nous en jouant sur les mots: " par le même directeur que The Ring". Mais attention, le réalisateur n'est PAS  le même

Et, ça me peine de dire ça, mais on sent de suite la différence, dans la manière d'installer la tension et le mystère. Et Shimizu n'est pas aussi doué que son compatriote, avec pourtant une base similaire: une histoire de hantise, une ou plutôt deux fantômes bien décidés à en découdre et à faire crever de trouilel le maximum de gens.

Tout commence dans le vif du sujet, par un meurtre.dès la séquence d'ouverture, un homme tue sa femme, et son chat sous les yeux de son fils de 5 ou 6 ans. On ne saura pas ce qu'il advient de l'enfant, en tout cas, pas de suite.

Hop séquence suivante, intitulée Rika: Rika, bénévole d'un centre social, vient à la place d'un collègue voir ce qui se passe dans une maison apparemment abandonnée. Il y règne une pagaille monstres,  il malgré les nombreuses paires de pantoufles dans l'entrée qui semble indiquer que plusieurs personnes y habitent, Rika n'y trouve que madame Tokunaga, une vieille dame prostrée et quasiment invalide, qui ne peut pas elle seule avoir mis un pareil désordre,y compris à l'étage. L'étage d'où proviennent d'étranges bruits. Evidemment, on miaule, le coup classique c'est un chat. Mais il y a aussi des grattement qui viennent d'un placard, fermé au rubaun adhésif. Lorsqu'elle l'ouvre, elle y trouve enfermé un petit garçon, visiblement maltraité, et fait ce qu'elle doit faire, appeler les services sociaux, pour leur signaler la présence de celui qui dit s'appeler Toshio. Au même moment, elle aperçoit une inquiétante forme brumeuse et noire qui s'attaque à la mamie. qu'arrive -t-il a Rika? On ne le saura pas, enfin pas tout de suite..
Vous le sentez venir le problème majeur du film?

logique de film de trouille: si tu es dans un endroit chelou et que tu entends des bruits au grenier, la seule chose à faire est d'aller y voir avec pour seule arme une lampe de poche ( on sait pas, ça pourrait aussi bien être des bandits armés en cavale, ou des assassins bien vivants, rien de dangereux donc)

Hop séquence suivante: deux personnes arrivent dans la maison, le fils de la dame et sa belle file et... KWA? ils arrivent et ne constatent rien d'anormal? Mamie vient d'être attaquée par un monstre il y a 2 minutes...
Hé non, parce que faut le deviner, mais le film est découpé en séquences, portant chacune le nom du personnage qui va être hanté ou au moins voir le fantôme, mais elles sont dans le désordre. La Séquence précédent se passe en fait après la suivante, où le reste la famille découvre que leur maison est hantée. La belle fille meurt de trouille, le fils fait dégager sa soeur Hitomi qui venait dîner et part cacher le cadavre de sa femme dans le grenier avant de se suicider.

C'est donc maintenant Hitomi qui va être hantée jusque chez elle par des fantômes visiblement très collants, capables de téléphoner et d'imiter la voix de son frère, son apparence, de sonner aux portes, et de détraquer la télé.
Et Rika: après son appel, les services sociaux font intervenir la police, et on la trouve prostrée aux pieds de la vieille dame morte ( de peur!)

Enquête pour retrouver donc l'équipe de police qui avait enquêté 6 ans plus tôt sur le meurtre de Saeki Kayako par son mari et sur la disparition de toujours non élucidée de leur fils Toshio
Attention spoiler: il est mort.
Ben oui, il a toujours l'apparence d'un enfant de 5 ans et il est bien blanc quand même... enfin pas toujours.

Donc vous l'aurez compris, le problème majeur, c'est la forme en saynètes qui coupe complètement le rythme, là où au contraire, il faut prendre le temps d'installer une ambiance. Et là où les deux films de Nakata réussissaient leur pari avec un budget pourtant limité. Mais non, tout va trop vite, et les personnages meurent à la pelle avant même qu'on ai pu retenir leurs noms.
L'autre problème, c'est le maque de constance de l'apparence des fantômes: Toshio a parfois l'air d'un enfant normal quoique battu, parfois d'un fantôme bien blanc ( j'y reviendrais), Kayako a parfois l'aspect d'une brume noire, et parfois celle d'une femme fantômatique qui rampe au sol en grinçant.

Donc peu de moyens, d'où des effets fauchés, ça peut être intéressant, et l'idée d'un maquillage très artificiel est assez bien trouvée ( le gamin est entièrement passé au maquillage blanc, avec du liner noir, qui fait très fantôme de théâtre, il ne dénoterait pas au Kabuki).
Par contre, là où The ring avait trouvé une idée géniale pour donner un air étrange à Sadako ( prendre une actrice de théâtre, la faire marcher à reculons en la filmant, et passer la bobine dans l'autre sens pour lui donner des mouvement totalement irréels), Ju-on ne fait.. rien de spécial. Les fantômes ont donc des déplacements normaux, et font trop.. vivants.
Encore toi? Tu te rends compte qu'avec ton air de Casper le gentil fantôme, les gens sursautent parce que tu les surprends, pas parce que tu leur fais peur. T'es mignon, mais va jouer ailleurs
Et Kayako est plus ridicule que flippante lorsqu'elle descend les escaliers en rampant et en cliquetant.J'ai bien rigolé plusieurs fois, mais... du côté boiteux du film, qui essaye d'imiter The Ring, sans y parvenir ( j'vous jure à la énième apparition de Toshio, planqué sous une table de restaurant, là, au dessus: je me suis écriée : "ptain! t'es encore là toi, quel pot de colle! Si on joue à cache cache, tu nous foutra la paix?"


mais c'est pas vrai.. barrez-vous de mon pageot ou je vous exorcise à grand coup de sel dans la tronche!
Dommage, il s'en fallait de peu pour que ça soit un bon film, mais sa construction peu convaincante, et sa manière de tout précipiter en font un film raté, qui donne pleinement le temps de se rendre compte que justement, il avait des qualités... mal exploitées.Là on a une maison hantée, tous ce qui y rentrent finissent pas mourir ou disparaitre, au bout d'un moment, c'est pas lapolice qu'il faut appeler, faites venir un exorciste, ça sera plus simple et plus raide.

gniii, ça c'est ce que je déteste: trouver qu'un film est d'autant plus raté qu'il avait des cartes en main pour être sinon bon, du moins potable.
Ca ne me plait pas de casser un film, j'aurais voulu l'aimer. Mais là, tel quel, j'ai du mal à comprendre comment il a pu faire un tabac au point d'avoir 5 suites et 2 remakes américains. Et probablement d'autres à venir.

Sinon, comme on peut s'en douter, deux cartons  au cinéma finissent toujours par se rencontrer ( alien, c'était énorme, Predator, c'était énorme, donc, si on faisait alien Versus Predator pour voir qui va gagner?! et Freddy Vs Jason...) il y a donc eu l'an dernier "Sadako Vs.Kayako" que je n'ai donc pas vu, même pas sûre qu'il ait été distribué en France.
Fantôme contre fantôme en gros :D
Apparemment le film n'a pas eu d'excellentes critiques, mais par contre la promo en a été assez fun: un match de base-ball de fantômes.



Et une mini-déception de plus